LES Monuments, car il en existe deux à ce jour, de Laperouse se situe à Curepipe, le premier au commencement d’Eau Coulée et le deuxième à la fin du même lieu en partant de Phoenix vers Curepipe. Cependant, l’endroit à l’oppose d’Eau Coulée séparé par la route Royale porte aussi le nom de Laperouse par appartenance des terres au navigateur.
Jean Francois Galaup, le Comte de Laperouse était un navigateur francais et explorateur de l’océan indien et de l’océan pacifique. Née en 1741, il vécût jusqu’à 1788 et mouru à l’age de 47 ans. Laperouse vécût à l’isle de France (ile Maurice du temps de la colonie francaise) de 1772 à 1776 et s’installa au Mesnil pour se rapprocher de celle qu’il allait épouser en 1783.
Le Premier Monument de Laperouse du temps Francais – (Cliquez ici pour localiser l’endroit)
Ce premier monument lit:
LAPEROUSE
ILLUSTRE NAVIGATEUR
ACHETE CE TERRAIN EN AVRIL 1773 ET Y VECU
LA CAPITAINE FLINDERS DIT
“In this spot he once dwelt, perhaps little known to the world but happy”
Le deuxième Monument de Laperouse – (Cliquez ici pour localiser l’endroit sur Google Maps)
Ce monument lit:
A LA MEMOIRE DE JEAN FRANCOIS GALAUP
COMTE DE LAPEROUSE
NAVIGATEUR FRANCAIS
EXPLORATEUR DE L’OCEAN INDIEN ET DE L’OCEAN PACIFIQUE
(1741 – 1788)
LAPEROUSE VECUT A L’ISLE DE FRANCE DE 1772 A 1776 ET S’INSTALLA AU MESNIL POUR SE RAPPROCHER DE CELLE QU’IL ALLAIT EPOUSER EN 1783
ELEONORE BROUDOU
EN 1785, LE ROI LOUIS XVI CHARGEA LAPEROUSE D’UNE EXPEDITION SCIENTIFIQUE DANS L’OCEAN PACIFIQUE, SUR LES TRACES DU CAPITAINE COOK.
AVEC CES FREGATES “LA BOUSSOLE” ET “L’ASTROLABE” LAPEROUSE EXPLORA LA MER DE CHINE ET DECOUVRIT LE DETROIT QUI MENE AU KAMTCHATKA ET PORTE DESORMAIS SON NOM. IL PARCOURUT TOUT LE PACIFIQUE JUSQU’EN AUSTRALIE.
FAISANT RETOUR VERS L’ILE DE FRANCE, LAPEROUSE ET SES COMPAGNONS SE PERDIRENT SUR LES RECIFS DE VANIKORO, ILE ALORS INCONNUE.
EN 1791, L’AMIRAL D’ENTRECASTEAUX FUT ENVOYE PAR L’ASSEMBLEE CONSTITUANTE A LA RECHERCHE DE LAPEROUSE ET PERIT LUI-MEME EN MER.
SUR LES MARCHES DE L’ECHAFAUD LOUIS XVI INTERROGEAIT ENCORE: “A-T-ON DES NOUVELLES DE LAPEROUSE”
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CETTE STELE, ERIGEE PAR GENERAL CONSTRUCTION CO. LTD.
POUR LE COMITE DU BICENTENAIRE DE LA REVOLUTION,
A ETE INAUGUREE LE 14 MARS 1989 PAR M. ALAIN DECAUX
DE L’ACADEMIE FRANCAISE, MINISTRE DE LA FRANCOPHONIE
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Et extrait du livre de Charles Giblot Ducray – Curepipe – de 1957:
LE BEAU ROMAN DE LAPÉROUSE
En 1772 débarqua à l’Ile de France, un jeune enseigne de vaisseau, Jean Galaup de Lapérouse. Ses fonctions à bord de l’escadre le mettaient en contact avec l’un des principaux employés de l’Administration, Monsieur Abraham Broudou, chef du bureau des armements à l’Ile de France. Celui-ci avait une habitation aux Plaines Wilhems, dans les environs du lieu dénommé Eau Coulée, sur le “grand chemin” conduisant au Grand Port.
Invité par M. Broudou à faire un séjour chez lui, afin de se remettre des rigueurs du climat de Port-louis, Lapérouse y rencontra les deux filles de son hôte, Elizabeth et Eléonore Broudou.
Cette dernière avait alors seize ans; elle était plus que belle, elle était gracieuse et distinguée, et avec cela, modeste. Sa beauté captiva Lapérouse, alors âgé de 30 ans. Il admira cette nature d’élite, et s’enflamma du plus vif amour.
Il fit part de ses sentiments à la jeune fille qui, cependant, lui déclara qu’elle ne pourrait l’aimer. Le jeune officier, navré, lui en demanda la raison:- C’est, dit Eléonore, que ma sœur Elizabeth, mon aînée, vous aime, et je ne puis lui faire le chagrin de lui ravir l’être qu’elle affectionne le plus au monde.
Lapérouse supplia, mais rien ne put vaincre la détermination prise par la jeune fille. Désespéré, il résolut de se confier à Elizabeth. Cette dernière, tout aussi généreuse que sa sœur, comprit combien était grand l’amour qu’avait inspiré celle-ci, et décida de se retirer.
Elle partit en séjour chez des amis, afin de cacher son chagrin, et écrivit à sa sœur pour lui dire qu’elle s’était trompée sur ses sentiments: ce qu’elle avait pris pour de l’amour n’était qu’une simple amitié.
Aucune entrave n’existant plus, les deux jeunes gens se fiancèrent.
Lapérouse écrivit alors à son père, pour obtenir son consentement et, en attendant, le jeune officier résolut de se fixer à l’Ile de France.
Conjointement avec un camarade, Charles de Mengaud de la Haye, lui aussi officier de marine, Lapérouse acheta, à l’Eau Coulée, une propriété de 156 arpents, le 29 avril 1775, de François Pierre Boybelleau, par acte passé devant maître Lousteau, notaire à Port-Louis.
Ce terrain était distrait d’une concession originale de 625 arpents, faite à Le Maître de Maulu et Le Rat, par la Compagnie des Indes, le 12 décembre 1761. Lapérouse s’y fit construire une maison, en vue de demeurer près de la famille Broudou.
Tout semblait concourir à son bonheur, lorsque parvint au Chevalier de Ternay, alors Gouverneur de l’Ile de France, un ordre du Ministre, lui enjoignant au nom du comte de Lapérouse, père du jeune officier, de s’opposer au mariage de ce dernier. Lapérouse écrivît de nouveau à son père, pour le supplier de revenir sur sa décision; mais celui-ci lui répondit par une fin de non-recevoir.
Desespéré, il résolut de partir pour France, afin de plaider sa cause.
Il réalisa ses biens et vendit, le 22 mai 1776, sa propriété de l’Eau-Coulée à M. Antoine Rivaltz de St. Antoine.
En 1777, il partit pour l’Europe où, à son arrivée, il apprit sa nomination au grade de lieutenant de vaisseau (4 avril 1777).
Le 24 mai de la même année, il fut nommé par le IRoi, Chevalier de St Louis. Arrivé à Paris, il écrivit à son père, de nouveau, mais reçut en réponse une lettre par laquelle ce dernier lui faisait savoir qu’il s’opposait à son projet d’union. (20 octobre 1777).
Madame de Lapérouse s’effraya de la passion romanesque de son fils. Elle croyait cette créole peu recommandable. Elle ne connaissait pas Eléonore, et elle ne voyait dans cet amour exalté qu’une aventure dangereuse.
Elle avait rêvé pour son fils un mariage très brillant, avec une riche héritière de grande noblesse, dont la famille demeurait près de la sienne, à Albi.
Cette jeune fille, Mademoiselle de Vésian, était fort distinguée. Elle réunissait, d’après Madame de Lapérouse, tout ce qu’il fallait pour rendre son fils heureux.
A ce moment commença, de la part de ses parents, un siège en règle du cœur de Lapérouse.
Le jeune officier, après plusieurs années de résistance, commençait à faiblir, lorsque Eléonore Broudou, ne recevant pas de nouvelles de son fiancé, et mourant d’inquiétude, arriva à Paris avec sa mère.
Cette dernière mit sa fille dans un couvent et revint à l’Ile de France, où sa famille avait besoin d’elle.
Lapérouse, cependant, croit avoir vaincu son amour pour Eléonore; il se rend aux désirs de ses parents, et se déclare prêt à épouser Mademoiselle de Vesian, pourvu qu’il obtienne qu’Eléonore lui rende sa parole.
Il écrit à cette dernière; celle-ci lui fait répondre qu’elle désire qu’il vienne lui demander ce sacrifice de vive voix. Lapérouse se rend à cette invitation. Il revoit Eléonore dans le parloir du couvent. Cette dernière, dont le beau visage a pris une expression plus touchante encore par la souffrance, ne lui fait aucun reproche. Elle se déclare prête à rendre à Monsieur de Lapérouse sa parole, si cela est pour son honneur.
Lapérouse, devant les yeux voilés de larmes de sa fiancée, sent que son amour n’a jamais cessé. Il se jette à ses pieds, et lui déclare qu’il n’aura pas d’autre épouse qu’elle.
Cette rencontre lui donne une énergie nouvelle pour défendre son bonheur. Il revoit ses parents et obtient enfin leur consentement.
Il épousa Eléonore Broudou le 17 juin 1783, à Paris.
La famille de Lapérouse tint à honneur de consacrer cette union, à Albi, par une pompeuse cérémonie religieuse.
Le bonheur de Lapérouse fut de courte durée: pendant les deux années qu’il passa en France, après son mariage, il fut souvent absent d’Albi. Le 1er août 1785, Lapérouse, promu au grade de brigadier des armées navales, arbora son pavillon sur la Boussole et, suivi de l’Astrolabe, il partit pour son grand voyage de découverte, aux applaudissements de toute la France.
Le 26 janvier 1788, il arrive à Kamchatka ; le 15 mars, il en repart et disparaît pour toujours. Ce n’est que bien des années plus tard, que Dumont d’Urville découvrit à Vanikoro les traces du naufrage de l’expédition.
Madame de Lapérouse se retira dans sa famille à Nantes en 1793.
Fidèle au souvenir de son cher et noble époux, si tragiquement disparu, elle porta, jusqu’à la mort, le deuil de celui qu’elle avait tant aimé. Elle s’éteignit à Paris, dans la plus grande solitude, le 23 avril 1807.
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LA DEMEURE DE LAPÉROUSE
” Le Mesnil comprend une plus petite plantation occupée précédemment par le malheureux Lapérouse qui fut, pendant quelque temps, un abitant de l’île. Je me suis promené à travers cette propriété avec des sentiments de plaisir mêlés de mélancolie. Les ruines de sa demeure, le jardin qu’il avait planté, les haies de rosiers de Chine encore en fleurs – emblèmes de sa réputation – tout en cet endroit est un objet d’intérêt et de curiosité.
” Cette habitation est à peu près au centre de l’île, et sur la route qui va de Port-Louis à Port Bourbon (Grand Port).
” C’est là que résida un homme, pleuré par les cœurs bons et par les esprits éclairés de toutes les nations; un homme que la science illumina et qui, dans un but d’humanité joint à une honorable ambition, partit à la recherche de terres lointaines, habitées par des sauvages.
” C’est dans cet endroit qu’il habita, peu connu du monde, peut-être, mais heureux. Quand il devint célèbre, il avait cessé d’exister.
” M. Airolles me promit de placer trois gros blocs de pierres équarries, superposées, en l’endroit où se trouvait la maison de ce navigateur tant regretté, et de graver sur la pierre de tête, ce seul nom: LA PÉROUSE “.